« Nous ne sommes pas en mesure de décrire le phénomène dans sa complexité. Nous sommes en train de décrire le phénomène comme il est perçu par les autorités nationales. »
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) vient de publier un rapport sur la traite des êtres humains. Ce dernier rapport analyse les données de 148 pays pays membres des Nations-Unies.
Giulia Serio, experte au sein de l’équipe de l’ONUDC sur la traite des êtres humains, explique que « les victimes de la traite sont souvent recrutées dans des moments de vulnérabilité économiques ».
« Il s’agit de personnes souvent prises par les trafiquants dans un moment de vulnérabilité, et pas forcément avec la force. Ce sont surtout des gens qui ont des besoins de survie, ou d’améliorer les conditions économiques et qui sont facilement convaincus par des groupes criminels ou des individus à prendre des risques très forts qui, souvent, les exposent à des types d’exploitations. »
Et actuellement, « des millions de femmes, d’enfants et d’hommes dans le monde sont sans travail, non scolarisés et sans soutien social dans la crise persistante du COVID-19, ce qui les expose à un risque accru de traite des êtres humains », comme le déplore la Directrice exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly.
L’exploitation sexuelle et le travail forcé sont les principales formes de traite selon Giulia Serio. Les victimes sont le plus souvent de sexe féminin tandis que la plupart des auteurs de la traite sont des hommes. Pour 10 victimes, 5 sont des femmes adultes, 2 sont des fillettes.
L’Organisation des Nations-Unies précise que « le nombre d’enfants parmi les victimes de la traite détectées a triplé au cours des 15 dernières années et la proportion de garçons a été multipliée par cinq ».
« Les filles sont principalement victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, tandis que les garçons sont utilisés pour le travail forcé. »
Selon Giulia Serio, « un tiers des victimes en 2018 était des enfants ».
50 000 victimes de la traite des êtres humains ont été détectées et signalées dans les autorités des 148 pays membres des Nations-Unies qui ont participé à cette étude. Mais il ne s’agit que de la “partie visible de l’iceberg” selon Giulia Serio qui ajoute :
« Nous ne sommes pas en mesure de décrire le phénomène dans sa complexité. Nous sommes en train de décrire le phénomène comme il est perçu par les autorités nationales. »
M.C.